L’écriture de nos films peut nous prendre une voire plusieurs années.
La solitude qu’on y rencontre nous fait parfois traîner des pieds, en vient même à nous décourager : l’écriture cinématographique, parce qu’elle n’est pas un objet en soi comme elle peut l’être en littérature, parce qu’elle n’est qu’un passage vers le film, peut avoir quelque chose de peu gratifiant… L’expérience des différentes résidences que nous avons pu mener les unes et les autres (Lussas, le moulin d’Andé, etc.) nous a montré qu’un projet n’avance jamais aussi bien que lorsque nos questionnements, nos empêchements, nos dérives sont partagés.
Les films rêvés, parce que nous les racontons et les questionnons ensemble, se précisent et s’approfondissent. Apprendre à critiquer et écouter les projets des autres est aussi en soi un profond enrichissement.

Recette
Prendre un petit groupe de réalisateurs ayant des projets de films en chantier. Du documentaire mais pourquoi pas de la fiction (les genres peuvent se mélanger d’une manière tout à fait profitable).
Se retrouver pendant un temps donné autour de l’écriture.
Choisir un lieu, assez loin de tout : une île, par exemple, une maison en pleine campagne, et y rester ensemble.
S’accorder des temps d’écriture individuelle et collective. L’agrémenter d’un quotidien collectif, de quelques balades inspiratrices.
Tenter des essais filmiques, des notes d’intention en image, des répétitions, les soumettre aux regards des autres comme une première concrétisation du film possible.
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Résidences déjà organisées: